Où sont les joueuses ?
Il y a eu les joueuses stéréotypées avec jupette et coupe au carré, cheveux non attachés que seuls les plus motivés ont acheté tant elles étaient peu réalistes et manquaient d’esthétique.
Et puis vint en 2019 la coupe du Monde de Foot féminin organisée en France et l’initiative d’une ancienne joueuse de l’équipe de France, Nicole Abar. Un projet participatif « Liberté aux Joueuses » mis sur kiskissbankbank pour financer les moules et quelques babys pour faire passer le message et l’aventure est lancée. 131 contributeurs et contributrices, 17000€ récoltés et le seuil était atteint pour financer un premier babyfoot.
Des joueuses de foot plus réalistes, en short et cheveux attachés, qui esthétiquement sont très réussies.
La communication a devancé la production.
Un beau coup de pub un peu opportuniste pour Bonzini dont la prise de risque est apparue très minime. En effet, on a pu constater que Bonzini n’avait pas envisagé de réaliser par elle-même une grande série. Les personnes qui ont commandé les joueuses ont du attendre bien bien longtemps pour les recevoir. On pouvait même se demander si les joueuses n’ont pas été produites seulement qu’après qu’un volume suffisant de commandes soit passé où face à la montée d’insatisfactions des acheteurs(-euses) en attente.
Dommage que cette initiative pourtant très louable (et qui a aussi le mérite d’exister) n’ait pas été appréhendée avec davantage de sérieux pour la production et la livraison des joueuses. Par ailleurs, alors qu’il existe des joueurs spécifiques avec épaulement afin d’assurer convenablement l’amorti du côté du ressort, il n’y a qu’un modèle féminin sans épaulement (les joueuses n’auraient donc pas le droit de faire des pissettes).
Maintenant plus grand monde n’est choqué de voir des joueuses sur les babyfoot et espérons que Bonzini comme les autres fabricants fassent encore un effort en facilitant l’accès à des joueuses et en proposant des joueurs et joueuses au même prix.
Car, si on on peut lire des articles fanfaronnant sur le blog de Bonzini, impossible encore aujourd’hui de trouver les joueuses sur le site officiel : Il faut s’adresser à certains distributeurs seulement.
Là où un joueur masculin coûte moins de 20 €, il faut débourser 45 € pour une joueuse. Les machos diront qu’il y a plus de matière, mais l’explication est dans un choix de production pas totalement assumé qui conduit à produire la série de manière plus artisanale.
Allez encore un petit effort ! Est-il normal qu’un babyfoot de filles coûte 590€ de plus que celui de garçons ? On est encore plus loin de l’égalité de traitement dans le baby-foot de celui des entreprises… et pourtant Bonzini a une femme comme Président(e).